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La Ronde Infinie des Obstinés
27 mars 2009

Appel aux Ecoles d'Art et départements d'art à l' université

Mardi 31 mars de 10h à 14h : Appel aux Ecoles d'Art et départements d'art à l' université.

De l’art et la manière d’évaluer les arts.

L'UFR Arts, Esthétique et Philosophie de l'Université Paris 8 vous invite mardi 31 mars à rejoindre la ronde infinie des obstinés de 10h à 14h, place de l'Hôtel de Ville à Paris, pour une rencontre débat sur la question de l'évaluation des diplômes d'arts, le devenir de nos formations artistiques dans le cadre des réformes actuelles et surtout, afin d'anticiper de futures actions communes.

Si par hasard le sarkozysme laissait une quelconque trace dans l’histoire, « évaluation » en serait sans doute l’un de ses mots clés.

TOUT DOIT S’ÉVALUER. 

Présentée comme usage du bon sens articulé sur un pragmatisme fétichisé et non idéologique, la vaste braderie de l’évaluation atteint, on le sait, l’université et ses formations.

Nous assistons à une frénésie évaluatrice, machine à décerveler destinée à alimenter des boîtes à statistiques, asseoir une pensée managériale triomphante, et en dernière analyse renforcer encore un narcissisme délirant.

Mais cela consiste à  ignorer plusieurs choses :

            Tout d’abord l’évaluation existe déjà  dans nos établissements, notamment à l’université. Elle est certainement imparfaite et susceptible d’amendements. Elle se fonde sur des principes de collégialité, sur la considération des déterminants internes des disciplines prenant distance avec les implications économiques de court terme. L’université défend des savoirs comme tels, et cette attitude est le cœur d’une véritable évaluation.

Pour les arts, il faut envisager un troisième terme au couple enseignement et recherche : celui de la création. Les enseignants des écoles d’art et des universités ont souvent eux-mêmes une pratique artistique qui n’entre pas dans les nouveaux critères d’évaluation. Cette attitude démontre le refus d’envisager la spécificité des formations artistiques et conduit à se poser la question de savoir si les arts présentent un quelconque intérêt pour nos gouvernants.

Ce non-acquiescement à une logique du court terme est vital pour une formation artistique. C’est le cœur même de notre combat contre les différentes mesures qui se mettent en place. Une véritable formation artistique révèle ses effets sur le long terme, difficilement évaluable selon les nouvelles modalités qui s’installent. Les formations en art offrent de multiples opportunités professionnelles, souvent des métiers que s’inventeront eux-mêmes nos étudiants.

Une évaluation qui ne comprend pas ces aspects, la spécificité du travail des enseignants chercheurs des départements d’art et la  multiplicité de la réalité professionnelle, ne peut que nuire à ces disciplines.

Ce qui  finalement s’avère intéressant à évaluer … est cette logique évaluatrice hyperbolique !

On découvre alors le fond de cette pensée qui se fonde sur la concurrence, la compétitivité, la valorisation de  la performance, le manque de profondeur et l’incompréhension de l’art et de ses particularités.

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